FIV - PMA

PMA pour toutes : une opinion publique divisée

Qui est pour, qui est contre la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes ? On fait le point.

L’extension de la procréation médicalement assistée pour toutes était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. En septembre dernier, la secrétaire d’Etat en charge de l’égalité homme-femme, Marlène Schiappa, annonçait que sa légalisation verrait le jour au courant de l’année 2018, mais le président français ne se presse pas pour autant de faire avancer le dossier. S’il reste relativement flou sur le sujet, il se déclare tout de même favorable à titre personnel mais ne souhaite pas «brutaliser les mœurs», comme il l’expliquait en octobre dernier. Aujourd’hui, la PMA (incluant l’insémination artificielle ou la fécondation in vitro) n’est accessible qu’aux couples hétérosexuels «en âge de procréer». Alors que les avis favorables dénoncent une certaine discrimination, l’opposition reste fermement mobilisée. Zoom sur un projet de loi (très) controversé.

En politique, qui est pour ? Tout en soutenant la promesse du chef de l’État, une cinquantaine de députés (de majorité En Marche !) ont appelé à la légalisation de la PMA mardi 29 mai dans une tribune de Libération. Parmi eux, des proches d’Emmanuel Macron tel que Guillaume Chiche, Sacha Houlié ou encore Hugues Renson ont souligné «la frustration, la souffrance, la colère, l’injustice qu’une femme peut ressentir lorsque son corps ne l’autorise pas à devenir mère». Ils veulent ainsi «permettre à chacune et chacun de vivre sa vie de parent comme il l’entend» et «reconnaître à égalité de droit et de dignité les différentes façons de le devenir», à travers une «réforme synonyme de progrès social et d’égalité».

Qui est contre ? Jean Leonetti, maire LR d’Antibes et ancien ministre du gouvernement de François Fillon, s’était indigné de la décision du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) en juin dernier, favorable à l’extension de la PMA pour toutes. «La PMA élimine l’image d’une représentation masculine parentale» estimait-il alors. Selon lui, légaliser l’ouverture de cette pratique à toutes les femmes reviendrait à «répondre à la souffrance réelle de la femme par une souffrance possible de l’enfant», dû à l’inexistence d’un «père social», ce qui modifierait ainsi les «équilibres familiaux». En avril dernier, 119 sénateurs (dont Bruno Retailleau et Philipe Bas) s’étaient également opposés à ce projet de loi dans une tribune du Figaro.

Le clivage des associations

Qui est pour ? Après l’annonce de la décision du CCNE sur la PMA, le collectif Les Effronté-e-s (association féministe et LGBT) avait posé la question : et maintenant, à quand le passage de la loi ? En effet, cette association très engagée pour la cause des femmes condamne fermement la «discrimination» du système actuel de l’accès à la procréation médicalement assistée. Elle estime que «deux à trois mille Française se rendent chaque année dans les pays limitrophes pour y avoir recours», et dénonce ainsi un «droit de riches» qui «prive ces femmes d’un suivi correct de leur grossesse»et les expose «aux risques encourus par l’insémination clandestine». L’association souhaiterait que la France prenne l’exemple de ses pays voisins comme l’Espagne et la Belgique chez qui cette pratique est déjà légale.

Qui est contre ? En octobre dernier, la campagne anti-PMA de la Manif pour Tous avait fait polémique. Sur fond rose, le visuel de l’affiche illustrait un bébé au milieu de légumes, suivi du message : «Après les légumes OGM, les enfants à un seul parent ? #NoGPA #NoPMASansPère». Publié sur le compte Twitter pma_gpa créé pour l’occasion, il interrogeait : «Agir pour le respect des animaux et des plantes, mais pas celui des enfants ?» Une campagne choc jugée par Marlène Schiappa comme «offensante pour les enfants et leurs familles». Elle avait alors immédiatement réclamé sa suppression.

https://www.grazia.fr/news-et-societe/societe/pma-pour-toutes-une-opinion-publique-divisee-889772

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